Coup de projecteur sur les PME Suisses
Publié le 25 sept. 2018
Une météo optimiste
L’univers des PME suisses est connu pour son dynamisme et sa forte croissance. Mais il y a eu le Brexit, l’arrivée de la Macronie en France, et les élections américaines… Force est de constater que rien n’a véritablement ébranlé l’équilibre économique des PME suisses. Selon certaines études, ces petites et moyennes entreprises seraient au contraire sur un redépart où rien ne vient assombrir, du moins à court terme, les cahiers de commandes.
En effet, près de 60% des PME sondées s’attendent à une augmentation de leurs exportations pour fin 2018. Ce tableau est d’ailleurs appuyé par le bilan du Crédit Suisse qui évalue la hausse à 4%. Il s’en suit un effet boule de neige qui rayonne dans tout le secteur des PME, même sur le plan strictement européen où les choses n’étaient pas gagnées d’avance. Et cette atmosphère positive contribue à inciter les patrons à tenter de nouveaux marchés. Les derniers sondages auprès de 200 PME suisses dans le secteur paramédical, consommation, métallurgie, haute technologie, services, attestent d’un sursaut dans la trajectoire déjà positive de ces entreprises.
Le défi numérique
Il en reste dans ce tableau positif un aspect qui tôt ou tard risque de ralentir des ardeurs. Et pour certains la question s’impose: les PME ont-elles pris la bonne mesure de l’importance aujourd’hui du numérique? D’après certaines observations, il apparaît que trop de PME manquent de moyens pour effectuer ce changement vers le digital. Les très jeunes entreprises représentent encore une minorité. Alors que les grandes entreprises ont les moyens pour soutenir les frais d’un passage à l’économie numérique, les PME quant à elles ont du mal à suivre. Elles sont en effet en première ligne pour affronter les risques d’un tel changement, que ce soit sur le plan marketing ou sur l’aspect relation client. Il faut ajouter également que dans un marché toujours plus concurrentiel, les PME n’ont pas d’autre choix que de prendre ce virage du numérique.
Un changement incontournable
On a du mal à imaginer aujourd’hui comment une PME pourrait continuer à prospérer sans utiliser l’outil numérique. Les responsables d’entreprises ont parfaitement conscience de cette nécessité de transformation, sous peine de ne plus être capable à plus ou moins brève échéance de rester dans la course. Certaines PME se sentiraient même dépassées par l’ampleur de la transformation, car il est vrai qu’elle ne touche pas tant le côté structurel que les mentalités. Ainsi, pour aider les PME à restructurer leur devenir, des aides publiques ont été mis en place, comme le programme Alliance de l’EPFL, ou la Commission fédérale pour la Technologie et l’Innovation (CTI), rebaptisée Innosuisse. Mais aussi le réseau Digital Switzerland ou celui d’Innovaud. Avec les initiatives des chambres cantonales, tout est fait pour aider les PME à franchir cette transition avec succès.
Un engagement collectif
C’est finalement toute la grande famille des PME qui est touchée et qui doit à l’intérieur de son clan opérer les changements nécessaires pour un développement pérenne. Mais toutes les PME n’ont pas la même vitesse de réactivité. Une chose est sûre, la digitalisation est une épreuve qui ne sera épargnée à aucune entreprise. Tout le monde a compris que la numérisation avancée va aider à supprimer les obstacles liés à l’entrée dans les marchés. Vis-à-vis du public, la numérisation est un plus, une meilleure transparence pour une accessibilité optimisée.
Les aides financières
Les PME Suisses sont en droit de demander une assurance de crédit à la fabrication lorsqu’elles ne sont pas en mesure de financer la globalité des coûts de production d’un bien exporté ou qui estiment que cette opération crève leur budget. Elles peuvent faire la demande d’un crédit auprès d’une institution financière pour financer le coût de leur stratégie d’exportation. La SERV, avec l’assurance de crédit de fabrication, garantit le remboursement de ce crédit de fabrication à l’institution financière. Il faut savoir que le financement des exportations des PME est très encadré et soutenu en Suisse. Rappelons que les PME suisses ont vendu pour 220 milliards de francs de produits à l’étranger avec, en tête de liste, les secteurs du paramédical et informatique. La SERV soutient, outre l’exportation de biens de consommation et d'investissement, celle de services, comme des travaux de construction, de maintenance, ou même des contrats de licences ou de transfert de savoir-faire.
L’engouement pour les PMS suisses
Cette année, les entreprises étrangères ont acheté 38% de plus de PME suisses. Il semblerait que les investissements dans les PME suisses soient assez prisés. A voir ce que cela induira sur le long terme. En tous cas, en 2018, 40 PMS suisses sont passées en mains européennes, américaines, et chinoises. Cela en dit long sur la force attractive des PME suisses. Il faut préciser que nombre d’entre elles occupent des positions stratégiques. D’autre part, avec l’affaiblissement du franc suisse, les prix ont été revus à la baisse.
Les fondations économiques du pays
Les PME soutiennent littéralement l’économie du pays. Tout est fait pour les encourager à effectuer des investissements et des reprises de concurrents en Suisse et à l’étranger. Mais l’incertitude stagnante rend les prévisions difficiles. Et pour cause, le conflit commercial n’est pas achevé et les taux d’intérêt augmentent lentement. Nul ne sait quand les marchés se redresseront. En tout cas, de plus en plus d’entreprises achètent du savoir-faire numérique pour avoir accès à cette transformation tant attendue. Et les entreprises d’esprit traditionnel sont aujourd’hui confrontées à une pression réelle. C’est pour cela que les PME s’engageant dans les secteurs de la Fintech, de l’intelligence artificielle ou de la robotique, ont certainement de beaux jours devant elles.
Entreprendre sans fin
Il est vrai qu’une PME qui a choisi d’opérer sa transformation digitale doit en même temps revoir tout son socle de fonctionnement. Les habitudes ne sont plus les mêmes, de nouvelles pratiques naissent avec le nouvel outil. La stratégie marketing est elle-même totalement à repenser. Tout le groupe interne de l’entreprise doit être engagé dans une même envie de restructurer ce qui existe déjà, en lui donnant simplement un visage actuel, c’est-à-dire digital.
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